"Notre idée est de développer des solutions exclusivement fondées sur la nature "
Claude Grison, Directrice Scientifique de BioInspir
Quelques mots sur Claude Grison et son parcours
Claude Grison est une chimiste française, formée à l’université de Nancy, où elle majore son cursus avant d’y devenir Professeur des Universités. En 2003, elle devient co-directrice du Laboratoire de Chimie Organique Biomoléculaire à Montpellier, et connaît rapidement le succès dans le domaine de la chimie du vivant, en découvrant en 2005 le fonctionnement d’une enzyme jouant un rôle important dans la résistance bactérienne aux antibiotiques.
Toutefois, après une rencontre avec des étudiantes souhaitant étudier la dépollution par les plantes, elle choisit en 2008 de changer d’orientation en intégrant le Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive de Montpellier, et travaille à l’interface entre la chimie et l’écologie. En 2014, elle reçoit la médaille de l’innovation du CNRS pour ses travaux sur la dépollution et l'écocatalyse®.
Aujourd’hui, Claude Grison est directrice de recherches au CNRS et dirige l’UMR Chimie Bio-inspirée et Innovations Écologiques, labellisée par le CNRS et de l’Université de Montpellier. Elle est également directrice scientifique des sociétés BioInspir et Laboratoires Bioprotection, proposant le développement de ses découvertes à l’échelle industrielle.
Mais en clair : qu’est-ce que ça signifie ?
Les travaux de Claude Grison partent de l’étude de la compréhension des stratégies d’adaptation des espèces végétales et des microorganismes associés, pour répondre à des agressions telles que celle de la pollution. Ainsi, certaines plantes sont capables de se développer dans des milieux contaminés en éléments métalliques, voire de séquestrer les polluants toxiques dans leurs feuilles ou leurs racines. Ces recherches ont permis d’apporter des solutions originales à la décontamination des sols et des systèmes aquatiques et déterminer de nouvelles approches de réhabilitation intégrées et bio-inspirées.
Loin d’être des déchets, ces plantes issues des phytotechnologies de remédiation (phytoextraction, rhizofiltration, biosorption) sont valorisées d’une façon inédite et reconnue internationalement (Ecocatalysis, a new vision of Green and Sustainable Chemistry). Il a été possible de transformer les métaux dérivés de plantes contaminées en catalyseurs métalliques biosourcés pour une chimie écologique bio-inspirée. Cette approche originale constitue le premier exemple de catalyseur chimique basé sur les phytotechnologies. Elle offre la première perspective de valorisation de cette biomasse unique et initie une nouvelle branche de la chimie verte : l’écocatalyse.
« L’écocatalyse est un nouveau concept de la catalyse chimique. [...] Au lieu de produire des catalyseurs conventionnels qui dérivent de l’extraction minière et d’un traitement métallurgique, les écocatalyseurs sont d’origine végétale. Ils dérivent d’un effort de dépollution par une solution écologique [...]. Ainsi, au lieu d’extraire des minerais au prix de lourds impacts environnementaux, notre action consiste à restaurer des écosystèmes dégradés et pollués. »
Claude GRISON, dans une interview pour Techniques de l'Ingénieur
Les avancées de ses recherches et leurs potentiels industriels
La richesse du procédé que Claude Grison a développé avec ses équipes, a donné naissance à la société BioInspir. Son objectif est multiple : soutenir les efforts de contrôle de multiplication des espèces végétales exotiques envahissantes dans le respect des règles d’usage, puis dépolluer les effluents industriels hautement contaminés à l’aide de cette technologie écologique qui peut conduire à la fin des boues industrielles problématiques et exposées aux aléas climatiques. Les déchets végétaux sont ensuite transformés en écocatalyseurs pour créer des molécules 100% biosourcées.
Pour en savoir plus ...
Bioxegy a consacré la seconde édition de son podcast “L’Incroyable Nature” aux découvertes de Claude Grison
Portrait CNRS de Claude Grison
Site internet de BioInspir
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